Le fil de ma résilience

Publié le 8 décembre 2024 à 15:29

 

On m’a demandé comment j’avais traversé la vie sans en sortir brisé, comment j’avais résisté à tout, sans fléchir ni sombrer.

À me voir sourire, ils ne soupçonnaient pas les tempêtes qui m’avaient déchiré.

Mais parfois, derrière le masque d’un sourire, des blessures trop profondes transparaissent.

Je ne voulais pas qu’on me plaigne.

Je refusais d’être une victime.

Tout ce qui comptait, c’était de lutter, encore et toujours.

 

La vie, je l’ai traversée en funambule, en équilibre sur un fil tendu au-dessus d’un abîme, d’un précipice grouillant de dangers.

À chaque pas, je vacillais, mais je continuais, les yeux rivés sur l’autre rive, celle qui m’appelait.

Cette rive, je ne l’ai jamais perdue de vue, pas même dans mes heures les plus sombres.

 

Sur ce fil, j’ai avancé avec respect, avec dignité, en comprenant que même fragile, la vie restait un privilège et non un dû.

Alors, j’ai appris à remercier pour cette existence, à en savourer chaque instant, aussi ténu soit-il.

Être conscient d’être vivant rendait la vie belle, même quand elle était cruelle. Cette gratitude, cet amour pour la vie, étaient ma boussole.

 

Mais emporté par l’enthousiasme de vouloir tout embrasser, tout goûter, j’ai parfois avancé trop vite.

Et inévitablement, j’ai chuté. Ces chutes étaient brutales.

Elles me projetaient dans les profondeurs, là où les eaux étaient glaciales et les crocodiles menaçants.

Pourtant, chaque fois, je regagnais la rive.

Écorché, meurtri, mais debout.

 

Chaque chute m’a affaibli, oui, mais jamais elle ne m’a arrêté.

Je me relevais, un peu plus fragile, mais toujours plus déterminé.

À force de tomber, j’ai compris que le bonheur n’était pas un but, mais un chemin.

Un chemin à tracer pas à pas, même en trébuchant.

 

Et puis, il y a eu ce jour où mes forces m’ont abandonné.

Épuisé par les luttes, incapable de tenir debout, j’ai dû ramper.

Moi qui avais marché si fier sur ce fil, j’acceptais de redevenir une chenille.

C’est dans cette humilité, dans cette acceptation de mon propre dépouillement, que j’ai trouvé ma véritable force.

L’ego cède la place à l’essentiel quand on revient au sol.

 

Et alors, en rampant, j’ai franchi les derniers mètres.

J’ai atteint l’autre rive.

Fatigué, mais empli de gratitude.

Je remerciais les chutes autant que les élévations, car l’une ne va jamais sans l’autre.

Les épreuves avaient sculpté mon âme.

Elles m’avaient appris que la joie naît de l’effort, que la lumière brille plus fort après l’obscurité.

 

Ma victoire n’était pas dans l’absence de chutes, mais dans ma capacité à toujours me relever.

C’est la foi et l’espérance qui m’ont porté, me guidant dans les ténèbres, éclairant mes nuits les plus noires, et me permettant de voir ce soleil au loin, celui qui ne cesse jamais de se lever.

 

Et quand j’ai fini par m’élever, enfin libéré de mes chaînes, je n’avais plus besoin du regard des autres.

Je volais, léger comme un papillon, porté par cette lumière divine qui nourrit et apaise.

Mais je savais que mon envol n’était qu’une étape.

 

Après avoir goûté à la paix des anges, après m’être imprégné de leur amour inconditionnel, je suis redescendu parmi les miens.

Car sans eux, je ne pouvais vivre pleinement.

Mes frères, mes sœurs, mes enfants, mes compagnons de route : c’est pour eux que je revenais, le cœur débordant de cet amour angélique que j’avais reçu.

 

L’Amour m’avait rendu invincible.

Pas parce qu’il me garantissait la victoire, mais parce qu’il m’empêchait d’abandonner.

J’avais appris que la grandeur ne réside pas dans le triomphe, mais dans le fait de continuer, encore et encore.

 

Et aujourd’hui, en regardant derrière moi, je ne vois plus les souffrances comme des ennemies, mais comme des maîtres.

Elles m’ont appris à marcher, à tomber, à ramper, puis à voler.

Et surtout, elles m’ont appris à aimer, envers et contre tout. ♥️🌹


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