
Pourquoi certaines personnes, malgré des relations longues et apparemment stables, sont-elles incapables de rester fidèles ? Pourquoi ressentent-elles toujours un manque, une insatisfaction, même lorsqu’elles sont avec quelqu’un qu’elles aiment ?
C’est le cas de Didier, 35 ans passés, qui, depuis ses débuts en amour, n’a cessé d’être infidèle, et ce, qu’il ressente des sentiments forts ou non pour sa partenaire. Il dit ignorer pourquoi, mais il sait une chose : il ne se sent jamais totalement comblé. Toujours en quête de plus, il cherche à remplir un vide qu’il ne comprend pas vraiment.
Son histoire met en lumière un phénomène bien plus répandu qu’il n’y paraît : la confusion entre l’amour et la compensation d’un manque affectif profond.
Mais Didier n’est pas le seul. Prenons aussi l’exemple de Sophie, une femme qui, malgré des relations sincères, finit toujours par être infidèle… mais pour des raisons bien différentes.
Quand l’amour devient une quête sans fin
Etude de cas: Didier, l’homme qui confond amour et intensité
Didier a grandi dans un environnement familial marqué par le chaos émotionnel. Chez lui, les disputes étaient fréquentes, l’alcool omniprésent, et l’affection rare. Il n’a jamais vu un couple stable et aimant, ni un père démontrer de la tendresse à sa mère. Le modèle qu’il a connu n’était pas celui d’un amour serein, mais d’un amour fait de tensions et de non-dits.
Ce type de vécu façonne profondément notre manière d’aimer. Quand on grandit sans sécurité affective, on développe souvent un rapport à l’amour teinté de confusion :
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On pense que l’amour doit être intense pour être réel. Un amour stable peut alors sembler fade ou insuffisant
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On cherche sans cesse une validation extérieure. Si nos parents ne nous ont pas montré d’amour de manière claire, on peut passer sa vie à essayer de le trouver ailleurs.
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On confond l’excitation de la nouveauté avec l’amour. Une fois la routine installée, on croit ne plus être amoureux.
Didier a longtemps cru que son mal-être venait de ses relations. Mais en réalité, ce vide existait bien avant, et aucune femme ne pourrait jamais le combler.
Etude de cas 2: Sophie, la femme qui ne supporte pas la frustration
Contrairement à Didier, Sophie, 38 ans, a grandi dans une famille très différente. Son père était aimant, présent, protecteur… peut-être même trop. Petite, elle était une princesse à ses yeux, une petite fille idéalisée, à qui il ne refusait rien.
Elle a grandi avec cette croyance inconsciente que l’amour devait toujours être facile et la combler totalement.
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Dès qu’elle rencontre un homme, tout semble parfait.
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Elle se sent choyée, admirée, aimée.
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Mais au fil du temps, lorsque la passion s’estompe et que la relation devient plus ordinaire, elle ressent une immense frustration.
Elle a l’impression que quelque chose lui est retiré, que son partenaire ne lui donne plus assez. Ce n’est pas forcément vrai, mais sa perception est biaisée par son enfance : elle a appris à associer l’amour à l’absence totale de frustration.
Alors, que fait-elle ? Elle cherche ailleurs.
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Un nouvel homme la regarde comme une déesse ? Elle succombe.
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Il lui offre une attention qu’elle ne ressent plus chez son compagnon ? Elle cède.
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Elle se sent à nouveau spéciale ? Elle replonge.
Pourtant, ce schéma se répète encore et encore. Comme Didier, elle cherche à combler un vide, mais cette fois, c’est la peur de l’ennui et de la frustration qui la pousse à l’infidélité.
Deux parcours, deux vides affectifs… Une même conséquence
Didier et Sophie sont tous les deux infidèles, mais leurs blessures sont opposées :
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Didier recherche une intensité émotionnelle constante, car il a grandi dans un foyer instable où l’amour n’était pas démontré clairement. Pour lui, si ce n’est pas fort, ce n’est pas de l’amour.
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Sophie, elle, ne supporte aucune frustration, car son père l’a trop protégée du manque et du conflit. Elle veut un amour qui la nourrit sans effort, et dès qu’il devient “normal”, elle croit qu’elle doit aller voir ailleurs.
Dans les deux cas, l’infidélité n’est pas juste une question de désir. C’est un mécanisme inconscient pour éviter un mal-être plus profond.
Pourquoi certaines personnes sabotent-elles leurs relations ?
L’infidélité chronique n’est pas simplement une question de plaisir ou d’attirance pour la nouveauté. Il s’agit d’un mécanisme inconscient profondément ancré, lié à l’histoire personnelle de chacun.
1. La confusion entre amour et manque
Lorsque l’on a grandi sans démonstration d’amour claire, on associe souvent l’amour au manque et à la souffrance.
• Une relation stable, sans hauts et bas émotionnels, peut sembler fade.
• Dès que la passion des débuts s’essouffle, on croit que l’amour a disparu.
• On recherche alors l’intensité ailleurs, pensant que c’est ce qui nous manque.
2. L’addiction à la nouveauté et la peur du vide
Chez certaines personnes, l’amour fonctionne comme une drogue. La nouveauté procure un shoot d’adrénaline, une sensation d’être vivant. Mais comme toute addiction, la dose doit être sans cesse renouvelée.
• Tant que la relation est récente, l’excitation est là.
• Une fois la routine installée, l’effet s’atténue.
• Plutôt que de travailler sur le lien, on cherche à retrouver l’excitation ailleurs.
C’est un cycle sans fin : chaque nouvelle relation procure un soulagement temporaire, mais dès que la passion s’essouffle, le vide revient.
3. La peur de l’engagement réel
S’engager, c’est se montrer vulnérable, c’est accepter d’affronter ses propres blessures. Or, l’infidélité peut être un moyen d’éviter cette confrontation.
• Tant que Didier et Sophie trompent, ils gardent un pied en dehors de la relation.
• Ils évitent ainsi de se livrer totalement, de prendre le risque d’être abandonnés ou déçus.
• Ils gardent toujours une porte de sortie, même inconsciemment.
Ce comportement peut être une conséquence d’une enfance où l’amour n’était pas sécurisant, ou au contraire trop étouffant.
Comment sortir de ce schéma ?
Que l’on se reconnaisse dans Didier, dans Sophie, ou dans un autre cas de figure, le premier pas vers le changement est la prise de conscience.
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Comprendre d’où vient ce vide : est-ce un besoin d’intensité ? Un refus de la frustration ? Une peur de l’engagement ?
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Accepter que l’amour ne comblera jamais un manque affectif profond. Tant que nous ne nous remplissons pas nous-mêmes, nous continuerons à chercher ailleurs sans jamais être satisfaits.
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Faire un travail sur soi (thérapie, introspection, développement personnel) pour briser ces schémas inconscients et construire des relations plus épanouissantes.
Conclusion : et si on acceptait que l’infidélité n’était qu’un symptôme de maux plus profond?
L’histoire de Didier et Sophie nous rappelle que l’infidélité chronique cache souvent une blessure profonde. Ce qu’ils cherchent désespérément à travers leurs relations, ce n’est pas une personne parfaite, mais une réparation intérieure qu’ils ne peuvent trouver qu’en eux-mêmes.
Car au fond, la véritable fidélité commence par là : être fidèle à soi-même et à ses véritables besoins.

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