
Chaque être humain porte en lui deux voix. L’une murmure la vérité brute, sans fard ni compromis. L’autre, plus habile, transforme cette vérité pour la rendre supportable, l’enrobe de justifications, la maquille d’excuses. C’est un jeu intérieur subtil, un combat silencieux entre ce que nous savons au plus profond de nous et ce que nous voulons croire.
Le miroir : reflet ou illusion ?
Combien de fois nous sommes-nous regardés dans le miroir sans réellement nous voir ? Nous y distinguons un visage, des traits que nous reconnaissons, mais derrière la glace, une autre présence nous scrute : notre âme, tapie dans l’ombre, attendant que nous osions la voir en face.
Ce miroir, c’est aussi celui de notre conscience. Il nous renvoie ce que nous sommes, sans filtres, sans mensonges. Pourtant, nous avons appris à ne pas le regarder trop longtemps. À détourner le regard quand la vérité devient trop lourde. Parce que nous savons, au fond, que voir nécessite ensuite d’agir.
Le silence, une épreuve
As-tu déjà tenté de t’asseoir dans un silence absolu, sans distraction, sans bruit, sans échappatoire ? De laisser tes pensées s’écouler, sans chercher à les fuir ? L’expérience est vertigineuse. Dans ce vide, toutes les illusions s’effondrent. Il ne reste que toi, face à toi-même.
L’homme a horreur de ce face-à-face. Il le redoute plus que tout. Alors, il remplit le silence. De travail, de conversations inutiles, de divertissements incessants. Il s’anesthésie à coup d’écrans, de substances, d’activités effrénées.
Il cherche à échapper à cette seule question qui, pourtant, le hante en permanence :
Pourquoi suis-je ici ? Qu’est-ce qui me fait avancer ?
Ces questions sont inconfortables, car elles imposent un regard honnête sur notre existence. Elles exigent que nous sortions du pilotage automatique, que nous regardions nos choix en face.
Cesser de fuir
Mais peut-être que la réponse n’est pas de chercher. Peut-être que la clé est simplement d’arrêter de fuir.
Quand nous cessons de remplir chaque instant de distractions, nous créons un espace où quelque chose d’authentique peut émerger. Nous commençons à entendre cette voix intérieure, celle qui sait déjà, celle qui a toujours su.
C’est une voix qui ne crie pas. Elle ne s’impose pas. Elle attend, patiemment, que nous ayons le courage de l’écouter.
Alors, que se passerait-il si, pour une fois, nous nous arrêtions vraiment ?
Si nous acceptions de nous regarder dans le miroir sans détourner les yeux ?
La vérité est peut-être là, juste derrière la glace, prête à être dévoilée.

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